Behind Closed Doors : Body of Evidence

Le corpus intitulé Behind Closed Doors : Body of Evidence se penche sur la question de l’artiste en tant que criminel. Cette réflexion au sens figuré amène Niedertsrass à s’interroger sur le processus de recherche de l’artiste et sa façon d’osciller entre les limites acceptables des règles de l’art sans les transgresser.

L’objectif principal de cette recherche est tout d’abord d’amener le spectateur à reconstituer une histoire, une scène, une action spéculative en lien avec l’installation q’elle propose. En se basant sur l’œuvre de Marcel Duchamp intitulée Étant donnés : 1° la chute d’eau, 2° le gaz d’éclairage (1946-1966) ainsi que son manuel d’instruction pour la construction de cette installation, elle simule l’espace de création de l’artiste tout en y ajoutant certaines composantes nous guidant vers des pistes nous permettant de supposer l’implication potentielle de Duchamp dans le meurtre d’Elizabeth Short aussi appelée le «Dahlia Noir».

Selon l’auteur Jean-Michel Rabaté, la représentation de la femme dans l’œuvre de Duchamp renverrait entre autres à cette scène de crime, ce fait-divers qui épouvanta l’opinion américaine, l’assassinat de cette jeune femme découverte sectionnée en deux au niveau de la taille le 15 janvier 1947 sur un terrain vague de Los Angeles. Par ailleurs, Steve Hodel, dans un essai intitulé Black Dahlia Avenger : A Genius for Murder (2003) défend la thèse selon laquelle son propre père, George Hodel, un chirurgien, serait le meurtrier d’Élizabeth Short. Amateur d’art, et de parties fines, George Hodel avait été très lié au photographe Man Ray. Dans son livre, Steve Hodel s’interroge sur le possible rapport entre les mutilations effectuées sur les cadavres et les célèbres photos intitulées Minotaur et Lèvres rouges découpées de Man Ray : ce dernier fut un grand ami de Duchamp qui aurait possiblement été au courant de ce meurtre bien avant qu’il se produise.

L’intérêt d’élaborer un travail s’inspirant entre autres de faits divers qui témoignent d’actes violents et faisant référence au sensationnalisme du crime issu de la culture de masse, réside dans le fait de vouloir réconcilier le spectateur non esthète avec l’art actuel qui souvent peut paraître hermétique. Cette méthode de travail ou modèle propose une façon différente, mais viable, de critiquer et comprendre l’image qui s’appuie sur l’indice, la trace et le résidu.

Ce corpus fût initialement présenté en 2015 à la Galerie 101 à Ottawa et par la suite en 2018 au centre CIRCA – Art Actuel à Montréal. 

Crédit photo : Caroline Cloutier et Mathieu Proulx

 

 

Circa – Art Actuel, Montréal
@ Circa – Art Actuel, Montréal
@ Circa – Art Actuel, Montréal
@ Circa – Art Actuel, Montréal
@ Circa – Art Actuel, Montréal
@ Gallery 101, Ottawa
@ Gallery 101, Ottawa
@ Gallery 101, Ottawa
@ Gallery 101, Ottawa
@ Gallery 101, Ottawa
@ Gallery 101, Ottawa
@ Gallery 101, Ottawa